lundi 1 février 2010

Janvier à St Andrews

Voici trois semaines que je suis à St Andrews. Je m'habitue mieux au froid qui dure dehors, qu'à la maison qui reste froide toute la journée (les propriétaires éteignent le chauffage de 10h-11h du matin jusqu'à 18h30, puis ensuite dès 23h00 environ jusqu'à 7h le lendemain matin…). Du coup, je passe volontiers mes journées entières au labo en semaine, et je m'échappe les weekends pour faire mes courses et profiter des cafés qui proposent internet gratuitement tant qu'on consomme! Le centre-ville est d'ailleurs très agréable: il y a de nombreux petits commerces, aussi bien des boutiques de vêtements, que des commerces de services et d'alimentation. J'ai trouvé un point presse qui vend Le Monde: il a un jour de retard, mais ça fait l'affaire étant donné que je l'achète qu'une fois par semaine. Ce matin, j'ai même fait l'aller-retour 'en ville' pour faire mes quelques courses: un tour chez le poissonnier/volailler/autre (il vend du cassoulet en boite made in France), un passage chez le primeur et enfin…le fromager!! Leur collection de fromage français est impressionnante: j'aurais été au paradis si un tel endroit avait existé à Charleston! Du coup, je me suis dit qu'un endroit qui vend tant et d'aussi bons fromages français devait aussi avoir de bons fromages anglais: j'ai choisit cette fois un assez bon cheddar, qui n'a rien à voir avec les versions sous vide et sans goût des supermarchés, et un fromage de lait de vache à pâte molle aux odeurs en provenance directe de la ferme: DE-LI-CIEUX!
Je commence également à bien connaitre mon chemin. Entre autre, j’ai trouvé un itinéraire plus ‘touristique’ pour me rendre au centre-ville : je passe par des petites rues très sympathiques, dont une qui est bordée par la rivière qui traverse la ville et qui sépare ainsi la route d’une série de jardins en escaliers. De nombreuses rues de ce quartier sont pavées de telle sorte qu’on se croirait parfois dans un petit village à l’esprit un peu médiéval! Quand le soleil et le ciel bleu sont en plus au rendez-vous, c’est vraiment charmant!

Dans la série des découvertes écossaises, j'ai eu droit à mon premier repas traditionnel écossais, organisé par le chef du labo à l’occasion de l’anniversaire de la naissance d’un poète écossais: le haggis accompagné de purée de pomme de terre et de purée de rutabaga. Pour ceux qui ne le savent pas, le haggis est fait d'abats de porc (foie, cœur et même poumons je crois) mélangé à des flocons d'avoine et quelques condiments, le tout enveloppé à l’origine dans de la panse de brebis (mais ce n’est plus le cas actuellement) et cuit soit à la vapeur soir au four. Ce n’est pas mauvais, mais cela n’a rien d’extraordinaire. Il y avait bien un peu de beurre à disposition pour agrémenter les purées, mais même avec ça elles étaient relativement fades et cela manquait de sauce qui aurait lié un peu le tout. Moi qui ne suis pas fan de whisky habituellement, j’ai trouvé le whisky que j’ai gouté (juste un petit verre) assez bon ; il faut dire que c’était du 12 ans d’âge ! Finalement, ce premier baptême de la cuisine écossaise n’était pas si difficile à passer : presque plus facile que de lire un extrait de poème du fameux auteur en écossais dans le texte !!
En ce qui concerne mon travail au labo, je fais de la mise au point d’appareil de mesure. Je crois que j’arrive à obtenir les conditions nécessaires pour faire mes mesures de production/respiration, mais il faut pour cela que je travaille dans la chambre froide à 9-10°C !! Comme si ça ne suffisait pas de me retrouver au nord de Roscoff !! A moins que ce soit un stage d’entrainement pour un post-doc en Norvège ou au Canada?? En tout cas, je sais que je n’ai pas apporté mes projets de tricot pour rien : quand je ne lis pas, je leur consacre d’ailleurs la plupart de mes soirées fourrée sous ma couette avec une tisane bien chaude !! Je crois que je serai bientôt prête à affronter de longues soirées d’hiver au fin-fond d’une campagne isolée, tant qu’il y a internet et que le facteur peut me livrer de quoi lire ou tricoter !! Au moins, je retrouve quelques belles lumière quand je vais chercher mes échantillons...pas aussi changeant qu'à Roscoff, mais ça vaut quand même le coup!